Le col du Grand Saint-Bernard est l’un des cols qui relie la Suisse à l’Italie. C’est un lieu avec une histoire très ancienne puisque le premier hospice au sommet a été construit au XIe siècle. À une telle altitude, le temps est souvent changeant et l’environnement austère. En été, c’est après le passage de la pluie que la végétation devient d’un vert vif que j’ai essayé de traduire dans ce travail en utilisant la technique du « glaçage ». J’utilise souvent le glacis dans mes peintures. Cette technique ancienne, utilisée par les grands maîtres, permet d’obtenir un résultat que j’aime qualifier de « vivant ». En effet, lorsque les couches de peinture presque transparentes sont pénétrées par la lumière, les rayons sont soit réfléchis, soit absorbés, envoyant à l’œil humain une image qui change en fonction du type de lumière auquel le tableau est soumis.
Par exemple, les jours ensoleillés, la peinture sera beaucoup plus lumineuse car les sous-couches de peinture jaune sont plus fortement réfléchies et c’est cette couleur que l’œil humain détecte. Évidemment, en fonction de l’inclinaison de la lumière ainsi que de son intensité, le chemin des rayons lumineux à travers les couches de peinture sera également différent et, par conséquent, l’image que nous voyons changera également légèrement. Pour ce travail, cet effet est plus évident sur les nuages en haut à gauche de la peinture, ainsi que près du point focal du tableau.